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Une 15e édition de Où tu vas quand tu dors en marchant…? accessible et déjantée

L’invitation est lancée: du 23 mai au 8 juin prochains, les arts vivants seront sous les feux des projecteurs grâce à la 15e édition du spectacle déambulatoire gratuit Où tu vas quand tu dors en marchant…?

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Publié le : 30 avril 2024

Cette édition, qui se tiendra sur le site et en périphérie d’ExpoCité, est cette année réalisée sous la coordination artistique d’Alexandre Fecteau, assisté de Nancy Bernier. Du jeudi au samedi, entre 21h et 23h, prendront ainsi vie des tableaux plus enchanteurs et dépaysants les uns que les autres afin d’offrir au grand public, néophyte ou habitué, un contact hors du commun avec les arts vivants. 

 

Un avant-goût des tableaux présentés
Divisé en cinq tableaux, l’événement se veut à la fois une grande fête et un lieu de découvertes de ce que les arts vivants recèlent comme possibilités.

Avec « La nuit nous appartient », signé Jocelyn Pelletier et Pascal Asselin (Millimetrik), on plonge totalement dans la culture rave underground des années 90. Une invitation à fouler la piste de danse pour vivre une transe collective (et bienveillante, nous assure-t-on!), à lâcher son fou et sa sueur sur le rythme endiablé de la musique électronique. Un autre élément de la contre-culture de cette époque sera mis de l’avant grâce à des artistes du graffiti qui feront acte de création, en direct, sous le regard des danseurs et spectateurs. 

 

Avec « Vésuve », d’Étienne La Frenière, on questionne notre écoute face aux forces de la nature. On y découvre un groupe d’humains qui émanent d’un volcan et qui reprennent vie, alors que la menace gronde toujours. Que peut donc nous dire la tragédie de Pompéi sur celle annoncée, contemporaine, des changements climatiques?

 

On célèbre la force de la famille - choisie ou biologique - et celle du mouvement, avec « Yahwatsira’ », d’Aïcha Bastien Ndiaye et Lydia Wagerer. Des musiciens ensorcelants, des danseurs de tous les âges et des gestes provenant de tout ce que le métissage des genres (gigue irlandaise, danse africaine, célébration de Pow Wow, etc.) peut apporter: voilà une ode à la célébration commune des gestuelles du corps dans un site - un ancien concessionnaire automobile - à l’allure industrielle. 

 

« Le grand marché de l’influence », de Nicholas Drolet et Erika Soucy, nous invite à rire, mais aussi à être confrontés, grâce à sa proposition de « comédie musicale de la dépravation » mettant en scène des influenceurs qui célèbrent autant le vide que les débordements. Un catwalk de conspirationniste, de woke, de coach de vie, d’experte en tutoriel de maquillage, de joueur de Twitch, d’amateur de van life et plus encore vous attend directement de Le Grand Marché de Québec!

 

Et, finalement, « La grande nostalgie », qui porte bien son nom, nous replonge dans les quatorze éditions précédentes grâce à la projection, sur l’écran géant extérieur du Centre Vidéotron, d’une compilation de morceaux du passé ainsi ressuscités. De quoi raviver les souvenirs, et les rêves…

 

Visiter le site du Carrefour international de théâtre pour en apprendre davantage. 

Erika Soucy (crédit: Hugo B. Lefort)

Erika Soucy (crédit: Hugo B. Lefort)

L’accessibilité: une grande préoccupation 
« L’accessibilité est un enjeu majeur quand on parle des arts vivants. On doit amener des gens à vouloir découvrir, à avoir le goût de la nouveauté », explique Dominique Violette, directrice générale du Carrefour international de théâtre. Par accessibilité, on parle ainsi à la fois de lieu, de coût et de propositions. 

Ainsi, l’événement est pour une quinzième année de suite entièrement gratuit. Débourser pour un spectacle est une prise de risque pour le spectateur: ce parcours déambulatoire hors du commun a donc comme objectif d’offrir aux gens qui ne fréquentent pas les salles un aperçu de ce qui les attend, tout au long de l’année, dans les différents lieux de diffusion de Québec et de piquer leur curiosité. 

En quinze ans, Où tu vas quand tu dors en marchant…? s’est déplacé sur le territoire de Québec, du quartier Saint-Roch jusqu’au Parc des Moulins, à Charlebourg, l’an dernier. Cette année, toujours dans l’esprit d’être le plus accessible possible, l’événement se déroulera au carrefour de quatre quartiers centraux, soit sur le terrain d’ExpoCité. Un retour en ville, directement sur le pavé, et géographiquement plus accessible. « On veut vous inviter dans les coulisses d’ExpoCité, dans des coins un peu moins connus. Dans un hangar, un ancien concessionnaire automobile et dans le Grand Marché », explique Alexandre Fecteau. L’édition 2023, bien qu’elle ait accueillie 70 000 personnes, avait cependant souffert du mauvais temps. Cette année, l’équipe s’est donné de nouvelles permissions: certains tableaux se dérouleront dans des lieux couverts! 

Il s’agit également d’une activité accessible à tous; les enfants sont également les bienvenus. Bien que l’activité se tienne à la nuit tombée, les plus jeunes spectateurs sont attendus pour prendre part à ce parcours, dont il s’agira peut-être, pour certains, d’un premier contact avec les arts vivants. L’ambiance onirique et festive qui embaume toujours cette déambulation unique parviendra assurément à en faire des spectateurs de demain. 

L’importance de nos artistes d’ici
« On a cru à la Ville de Québec, à sa beauté, à sa diversité et à la capacité de ses artistes de se renouveler » : Dominique Violette s’exprimait ainsi sur sa grande fierté, et ce, depuis la toute première édition et dans toutes les subséquentes, d’avoir réussi à accueillir un public incroyable en proposant une événement réalisé par des artistes de Québec. « Le succès de cette production repose avant tout sur la créativité et le talent des artistes et travailleurs de la scène de Québec. Je ne cesse d’être émerveillée par la richesse de cette communauté avec laquelle nous avons bâti une œuvre unique et qui contient en elle- même son potentiel de renouvellement. Où tu vas...? s’est forgé sur la confiance envers la communauté artistique de Québec et, après 15 ans ils -elles, sont toujours plus nombreux à nous signifier leur désir de faire partie de cette aventure, de la faire grandir et de grandir avec elle.» 

Le maire Marchand, présent lors du dévoilement, a exprimé en quoi la culture est pour lui et son administration un élément fondamental pour une ville, pour une nation. « Être artiste à Québec, ce n’est pas tous les jours facile, a-t-il concédé, ajoutant combien il apprécie que les artistes de la région continuent de s’engager ici, chez eux. Il a également souligné que l’art est une façon de nous rendre libre aux yeux des jeunes et des moins jeunes, que les artistes sont importants car ils nous questionnent, nous bousculent, nous font rêver et nous poussent à nous remettre en question. » Citant Albert Camus, « Tout ce qui dégrade la culture raccourcit les chemins qui mènent à la servitude. », il met en lumière l’importance d’une société qui œuvre à maintenir sa culture en santé, soulignant que la servitude est cet état auquel on serait condamné à n’écouter que ce qui se passe ailleurs et qu’une grande nation n’est pas une nation sous l’effet de la servitude… Sages paroles, non?


Outre le parcours déambulatoire Où tu vas quand tu dors en marchant...!, cette année encore le Carrefour international de théâtre regorge de spectacles captivants et innovants qui méritent toute votre attention. Pour la programmation complète, c'est ici