La belle journée de Jean-Patrick Rusk
Amoureux du spectacle
Musique

La belle journée de Jean-Patrick Rusk

Un soir du printemps 2011, le téléphone de Jean-Patrick Rusk, le propriétaire de la boutique de vêtements Baizenville, sonne. Au bout du fil, son chum Lap, drummer de Dance Laury Dance, «capote». Il annonce à son ami l’excellente nouvelle que le groupe de Québec vient d’apprendre : ils vont ouvrir pour Metallica, sur les mythiques plaines.

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Publié le : 23 avril 2018

Un soir du printemps 2011, le téléphone de Jean-Patrick Rusk, le propriétaire de la boutique de vêtements Baizenville, sonne. Au bout du fil, son chum Lap, drummer de Dance Laury Dance, «capote». Il annonce à son ami l’excellente nouvelle que le groupe de Québec vient d’apprendre : ils vont ouvrir pour Metallica, sur les mythiques plaines d’Abraham, au Festival d’été.

«C’est tellement cool pour vous autres!» lui répond JP avec enthousiasme.
«Ben là, tu vas être mon drum tech», lui rétorque le musicien.

JP a les larmes aux yeux. Il rencontrera son idole, Lars Ulrich. Une soirée mémorable pour le fan fini de musique et entrepreneur de la rue Saint-Joseph.

Des passions familiales

Jumeler les deux passions que sont la musique et la mode peut sembler difficile, mais Jean-Patrick peut compter sur ses parents qui ont déjà vécu l’aventure de combiner musique et business. Son père, le chanteur Patrick Zabé, est presque aussi connu pour sa chaîne de boutiques de vêtements Zabé Jeans que pour sa très populaire carrière musicale.

La jeunesse de Jean-Patrick a donc été marquée par la musique, mais également par l’entrepreneuriat. «Faire des cabarets et des tournées, ce n’était pas toujours payant. C’est un peu pour ça que mon père s’est lancé dans les jeans», raconte-t-il. Au fil du temps, il a partagé son amour et sa connaissance quasi encyclopédique de la musique.

Alors que Patrick Zabé et sa conjointe retiraient leurs billes de l’entreprise qui portait le nom du chanteur, Jean-Patrick et la sienne se sont lancés en affaires avec leur fils en ouvrant Baizenville, l’originale boutique de vêtements du quartier Saint-Roch.

Dans leur commerce, la musique est omniprésente. Et ce n’est pas seulement à travers les chansons rock et country diffusées dans les haut-parleurs ou les articles souvenirs de groupes célèbres que son influence se fait sentir. L’endroit inspire une grande liberté soutenue par la décoration d’un non-conformisme vivifiant. Il s’agit vraiment d’un lieu à l’image de Jean-Patrick et de sa famille.

Le jour du spectacle

Le 14 juillet 2011, JP s’est levé à 5 h du matin «afin de profiter de [s]a journée au max», relate-t-il, toujours avec excitation. Le spectacle du soir devait être préparé et il n’était pas seulement là pour se pâmer devant ses idoles, mais également pour travailler à assurer le succès du spectacle le plus important de la carrière de ses chums. En arrivant sur les Plaines, de nombreuses mains se serrent, le band de Québec connaissant presque tous les techs du Festival.

Quand le site a été ouvert au public, une marée humaine s’est ruée vers la scène. «On a vu le chicken run depuis le stage. Je me suis retourné et James Hetfield était là à regarder lui aussi.» C’est à ce moment que JP a réalisé l’ampleur de ce qu’il s’apprêtait à vivre.

De retour dans les loges, Lars Ulrich paye une visite aux jeunes qui vont bientôt réchauffer la foule pour lui et sa troupe. «Le sifflet m’a coupé. Il nous a regardés et s’est mis à nous parler», ajoute Jean-Patrick avant d’imiter le bruit d’un boxeur qu’un coup à l’abdomen vient d’étouffer. Les idées se bousculent dans sa tête, il aimerait dire des tas de choses à son idole, lui poser mille questions pointues sur les hits de Metallica, mais finalement, il ne dit rien. Sous l’insistance de ses amis, il prend une photo avec le mythique musicien.

Une passion personnelle pour la musique

Depuis longtemps, Jean-Patrick Rusk entretient une grande passion pour la musique. Il a toujours aimé aller voir des spectacles et rencontrer des musiciens. «Quand j’ai la chance de rencontrer des artistes, je capote. C’est pas une question de photos et d’autographes, c’est juste de pouvoir jaser avec les personnes qui t’ont tellement influencé», dit-il.

Lui-même a longtemps joué dans des groupes, et encore aujourd’hui, il «jamme» deux fois par semaine avec des amis. Il ne joue pas de musique pour prendre la place de ses idoles ou de son père dans le panthéon musical québécois, mais bien pour décrocher du stress de la business et de la vie. Sans contrats et sans spectacles à l’horaire, il peut jouer pour le simple plaisir de la musique et de l’amitié.

Nous avons l’habitude de demander à nos interviewés de nous dévoiler les spectacles auxquels ils ont l’intention d’assister bientôt. JP est allé plus loin, nous dressant plutôt une liste des artistes qu’il aimerait plus que tout voir se produire à Québec.

Jean-Patrick Rusk rêve de voir à Québec :

Willie Nelson
Les Eagles
Chris Stapleton