Alain Goulet, en quête d’émotions
Que ce soit devant une pièce de théâtre, un concert classique ou un spectacle rock, Alain Goulet cherche avant tout à vivre des émotions fortes. C’est d’abord par la porte du théâtre qu’Alain Goulet a basculé dans le monde des spectateurs passionnés.
...Que ce soit devant une pièce de théâtre, un concert classique ou un spectacle rock, Alain Goulet cherche avant tout à vivre des émotions fortes.
C’est d’abord par la porte du théâtre qu’Alain Goulet a basculé dans le monde des spectateurs passionnés. C’était il y a quelques décennies, au Cégep d’Alma, où il étudiait et où était présentée une pièce de Michel Marc Bouchard, originaire de Saint-Cœur-de-Marie, comme lui. « J’ai tellement été obnubilé par cette pièce que je suis allé la voir plusieurs fois. Je me souviens même de certaines répliques. Des personnages d’outre-tombe s’y rencontraient – Napoléon, la reine Élisabeth, la marquise de Pompadour, Henry VIII, le pape Pie VII –, il y avait beaucoup d’humour et de références historiques. Ça a été ma première rencontre avec la culture, et ça a été un véritable choc », raconte celui qui est directeur général de la station de ski Mont Grand-Fonds, à La Malbaie.
Il a ensuite vu la quasi-totalité de l’œuvre du dramaturge, qu’il considère comme un grand tragédien, au même titre que Michel Tremblay, qu’il décrit comme un « Balzac théâtral » et dont il adore l’écriture des femmes. Sans oublier Robert Lepage. « Aller voir ses pièces, c’est comme marcher sur un fil de fer théâtral », image-t-il.
Il aime la possibilité de vivre par procuration qu’offre cette forme d’art, qui sollicite autant la tête que le cœur.
«Quand je vais au théâtre, j’entre dans la pièce et je me laisse bercer par l’histoire, les mots, les comédiens. C’est une relation très intime; c’est pourquoi j’y vais toujours seul. Tu vis vraiment la vie des personnages pour un moment. En sortant d’une pièce, je passe la soirée à être obnubilé; ça fait réfléchir sur une myriade de choses.»
La force de la musique
Mais Alain Goulet est aussi transporté par la musique, une passion qui l’amène autant à voir des vedettes établies comme Daniel Bélanger et Louis-Jean Cormier que des artistes émergents telle Jordane.
«C’est instinctif, le rock. Ça vient nous chercher dans nos sens, ça nous fait voyager, tout le corps participe. Je vis des émotions très fortes quand je vais voir des spectacles. Surtout quand il y a une réelle communion entre l’artiste et la foule, comme au dernier spectacle de Cormier à La Fascine, à L’Isle-aux-Coudres. C’était minimalise – une guitare, une voix, quelques éclairages –, mais musicalement tellement riche! Chaque spectateur y a vécu quelque chose de profondément intime avec l’artiste.»
S’il considère la musique classique comme étant plus cérébrale, celle-ci ne lui en fait pas moins voir de toutes les couleurs. Accompagné de sa conjointe et de son fils, qui joue du piano, il plonge au concert dans une atmosphère plus solennelle et introspective, que ce soit devant les pianistes Benedetto Luppo, Ludovico Einaudi et Jean-Michel Blais, l’orchestre de chambre Les Violons du Roy, ou encore la contralto Marie-Nicole Lemieux en compagnie de la soprano Karina Gauvin.
«On se met sur notre 36 pour aller au concert, note-t-il. On est dans quelque chose de sensitif, d’historique et de cérébral. Mais aussi d’émotif! Quand on constate que l’orchestre parvient à transmettre l’émotion du compositeur, on vit quelque chose de grandiose.»
Amoureux du spectacle, Alain Goulet? Quand on voit à quel point il a le cœur remué par les performances sur scène, on ne peut que conclure que l’expression lui sied parfaitement.
Le spectacle qu’il attend avec impatience en 2017-2018 :
Jean-Michel Blais, le 30 novembre au Grand Théâtre
« C’est mon coup de cœur des dernières années, une totale surprise musicale. J’ai vu ce pianiste au Palais Montcalm, puis à l’Espace Félix-Leclerc, et j’y retournerai avec grand plaisir. Sa musique, du néoclassique minimaliste, se démarque vraiment. En concert, il nous fait vivre une véritable élévation. »