Première Ovation : célébrer la relève
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Théâtre

Première Ovation : célébrer la relève

Cette année, Première Ovation souffle 10 bougies sur son gâteau. Un anniversaire souligné par l’ensemble de la communauté artistique émergente de Québec, pour qui cette mesure aura été essentielle à la mise en œuvre de nombreux projets. Témoignage d’un artisan de ce milieu en ébullition. 

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Publié le : 12 juin 2018

Cette année, Première Ovation souffle 10 bougies sur son gâteau. Un anniversaire souligné par l’ensemble de la communauté artistique émergente de Québec, pour qui cette mesure aura été essentielle à la mise en œuvre de nombreux projets. Témoignage d’un artisan de ce milieu en ébullition.

Olivier Arteau est un jeune metteur en scène et comédien à l’imaginaire hyperactif ayant mené à des pièces déroutantes telles que Doggy dans Gravel et Made in Beautiful au cours des dernières années. Bien qu’il travaille constamment entre Québec et Montréal, Olivier a pris la décision de demeurer dans la capitale pour créer dans un milieu qu’il considère comme moins compétitif, plus collaboratif.

« On dit souvent que le milieu de Québec est conservateur ou protectionniste, mais moi j’ai tendance à dire qu’il attend juste la nouveauté qu’on va lui offrir. Je pense que c’est comme ça dans toutes les disciplines artistiques. Y a toujours un engouement pour la nouvelle affaire. »
- Olivier Artaud

À peine sortis du Conservatoire d’art dramatique de Québec, Olivier et son équipe s’attelaient à mettre sur pied des créations hors de l’ordinaire auxquelles le public a répondu très positivement, en grand nombre. Selon le jeune acteur, cet engouement croissant pour les pièces présentées à Premier Acte témoigne d’une belle ouverture d’esprit et d’un certain goût du risque. Sur les scènes de théâtre de Québec, plus que jamais, de nouvelles voix semblent s’élever pour porter une parole différente et des enjeux inédits.

Possible, l’autosuffisance?

Malgré tout, une question demeure en suspens : ça coûte combien, produire une pièce de théâtre? Les subventions sont-elles nécessaires? Calculons.

« À Premier Acte, quand tu as un taux d’assistance de plus de 90 % chaque soir, tu fais environ 3000 $ par semaine. Pour 11 artistes, incluant les comédiens et les concepteurs, ça ne suffit pas, explique-t-il. Si on veut garder le coût du billet assez bas pour que les gens viennent, on est obligés de recourir à des demandes de subventions. C’est pas une question de popularité, surtout en théâtre, puisqu’il y a beaucoup de gens impliqués. » Si la première mouture de Doggy dans Gravel a pu avoir lieu grâce à une campagne de socio-financement, l’équipe peut maintenant créer dans un contexte financier plus favorable. C’est donc dire que des bourses telles que celles octroyées par Première Ovation permettent aux compagnies de s’inscrire professionnellement dans leur milieu.

Freiner l’exode

Ces bourses font même parfois pencher la balance chez les comédiens et les metteurs en scène qui lorgnent la métropole pour faire carrière. « C’est sûr que ça n’arriverait pas à Montréal d’avoir 15 000 $ pour monter un show quand t’en as jamais monté. C’est un privilège qu’on soit un petit milieu parce qu’il y a des sous pour les nouvelles personnes qui ont envie de faire des démarches différentes », souligne Olivier Arteau.

La communauté artistique de la capitale est tissée serré et se fait une fierté d’enrichir la ville de nouveaux élans culturels. Le sentiment d’appartenance y est donc plus fort, puisque motivé par une grande résilience. « Oui, ça donne envie de rester ici. Mon milieu est tellement florissant, j’ai envie d’y appartenir, de partager ce que je veux, parce qu’il m’en donne la chance. C’est précieux d’avoir des gens qui souhaitent subventionner les plus jeunes artistes. Ça te donne envie d’y croire. Ça encourage la création pure. »