Pascale Giguère : le plaisir de jouer du violon avant tout
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Pascale Giguère : le plaisir de jouer du violon avant tout

Pascale Giguère occupe aujourd’hui le poste de premier violon solo d’un grand orchestre à cordes de renommée internationale : Les Violons du Roy. 

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Publié le : 26 octobre 2018

Notre équipe a la chance de rencontrer des amoureux et des amoureuses des arts de la scène. Parce que leurs propos sont vraiment très intéressants et qu’il est impossible de tout écrire sur le blogue, on vous offre de les écouter!

Son violon et elle ne font qu’un depuis toujours. Entrée au Conservatoire de musique à l’âge de 9 ans, lauréate de prix prestigieux en violon et en musique de chambre, formée à l’Université de Boston auprès de Roman Totenberg, de Peter Zazovski et du Muir Quartet*, Pascale Giguère occupe aujourd’hui le poste de premier violon solo d’un grand orchestre à cordes de renommée internationale : Les Violons du Roy.

Ce n’est pas étonnant, direz-vous, avec un parcours musical de la sorte! Et pourtant, elle se plaît à raconter qu’elle est arrivée aux Violons du Roy… presque sur le coup du hasard. C’est le plaisir de jouer avant tout qui anime cette musicienne accomplie.

Être entourée de musique depuis toujours
«Ce qui fait qu’on reste accrochée, c’est la notion de plaisir,» affirme Pascale Giguère. «L’amour de la musique a toujours été présent à la maison, c’était une passion que nous avions. Nous sommes trois filles musiciennes. On a commencé très jeunes à jouer d’un instrument. Au-delà de la famille, notre entourage baignait aussi dans un univers musical. Il faut savoir qu’on vient de Joliette, qui est une ville de musique ‒ d’ailleurs la devise de Joliette est encore aujourd’hui sol de musique. La musique se vivait partout. Il y avait l’orchestre de l’école, la musique de chambre avec mes deux sœurs, les heures de pratique ensemble.»

Elle est entrée aux Violons du Roy en 1995, alors qu’elle était dans la jeune vingtaine. Après plusieurs années d’études pour perfectionner sa technique, de concours et de concerts, elle était au tournant de sa vie de musicienne. Il suffit d’un coup de téléphone de sa sœur Claudine, qui était membre à l’époque, pour changer son parcours de violoniste professionnelle. Deux semaines plus tard, Pascale Giguère se présentait aux auditions des Violons du Roy. Elle devient alors membre à son tour.

Heureux hasard ou objectif de carrière?
Faire partie des Violons du Roy n’était pas une fin en soi à ce moment-là. Même si au milieu des années 90, l’orchestre était de plus en plus reconnu à l’échelle internationale. C’est le plaisir de jouer qui l’a poussée de l’avant. L’intuition qu’elle pourrait vivre une expérience humaine au sein de cet orchestre à cordes. «En secondaire 1, jeune adolescente, j’avais le rêve de jouer certaines pièces. Je rêvais de réalisations et d’oeuvres marquantes, mais pas de faire partie d’un ensemble ou d’un orchestre, ni même d’être soliste», raconte-t-elle le sourire dans les yeux.

«Le fait d’avoir fait de la musique de chambre avec mes deux sœurs m’accompagne encore aujourd’hui. La musique de chambre, c’est le partage, c’est l’écoute». Il ne fait aucun doute que c’est l’impulsion de jouer de nouveau avec sa sœur au sein d’un orchestre à cordes, et de retrouver le plaisir partagé de la musique, qui l’a guidé il y a presque 25 ans vers les Violons du Roy.

Apprendre au Conservatoire de musique
Pour Pascale Giguère, il est certain que son passage au Conservatoire de musique a eu une grande influence sur son développement à titre de musicienne. Mais plus encore, le Conservatoire a contribué à développer son plaisir de jouer du violon.

«Quand on entre au conservatoire de musique, tu le sais que c’est une institution. Tu sens le sérieux, même si tu as seulement 9 ans. C’est une institution qui a fait ses preuves avec un corps professoral qui est de niveau exceptionnel. Ce n’est pas juste pour le violon, c’est pour la musique de chambre, le solfège, la dictée, la littérature et les langages musicaux; en fait tous les cours qui se rattachent à la pratique d’un instrument», ajoute-t-elle.

«Les années d’études ne sont pas faciles. Le répertoire pour le violon est vraiment difficile. On passe tellement d’heures à pratiquer et à peaufiner notre technique jusqu’à ce que le son, notre son à nous se crée par notre maîtrise de l’instrument. C’est beaucoup de travail,» explique-t-elle. «Cependant, bien humblement, le Conservatoire apprend aux musiciens qu’ils peuvent faire la différence dans la vie des gens», résume-t-elle.

En somme, pour Pascale Giguère, le plaisir de jouer du violon devient pour nous, un bonheur partagé.

*Source : Les Violons du Roy